2005 - Resident Evil 4 : la leçon

Publié le par Gaylord

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Resident Evil 4 est l’épisode qui a redonné dignité et second souffle à une licence en sérieuse perte de vitesse depuis son passage au 21ème siècle. Shinji Mikami, le créateur de la série, est revenu sur la licence qui l’a rendu célèbre avec pour défi de redynamiser un gameplay vieillissant. Les attentes sont comblées, à un point insoupçonné. Notre bon Shinji ne se contente pas de moderniser le système qu’il a crée, non, il le redéfinit complètement et apporte au jeu vidéo à la 3ème personne un nouveau standard : la vue caméra à l’épaule.

La claustrophobie d’un manoir et la caméra fixe, marque de fabrique de la série, ne suffisent plus à assurer une immersion suffisante dix ans après. La série change du tout au tout, aussi bien dans son gameplay que dans son approche horrifique. Il ne s’agit plus de faire sursauter le joueur à des moments précis mais de le maintenir constamment alerte, dans un rythme ininterrompu. Une autre façon de voir les choses qui est payante car le jeu fourmille de qualités et d’originalité : les QTE (Quick Time Event, des évènements qui surgissent à un moment donné et qui demande une pression sur un ou plusieurs boutons pour se sortir d’une situation précise), l’inventaire complètement refait, la barre de santé, l’upgrade des armes, les trésors cachés, la 3D temps réel, la localisation des dommages, etc.

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Malgré un scénario complètement bidon (toi seul peut sauver la fille du président !), ce jeu est terriblement efficace. La peur est moins présente mais le stress est décuplé, empruntant volontiers aux films d’action toutes ses bonnes recettes (grosse explosion, cinématiques hollywoodiennes, ennemis imposants). C’est bien simple, je l’ai fini 3 fois. Le lifting intégral de la série m‘a comblé, le jeu change de direction et offre un divertissement incroyable, sans aucun temps mort.

Resident Evil 4 est un bijou, une œuvre qui a fait date dans le jeu d’action au point d’être repris plus ou moins par tous ses concurrents (Gears of War pour ne citer que le meilleur exemple). Paradoxalement, celui qui le lui rend le moins est bien est sa suite, Resident Evil 5. Reprendre exactement les mêmes mécanismes d’un jeu sans aucune imagination, et 4 ans après, ne suffit pas à produire une suite honorable. Il faut la patte d’un artiste derrière, d’un mec aware qui sait se mettre à la place du joueur et prendre du recul sur son œuvre initial.

Shinji, t’es un putain de génie.

Publié dans Critiques

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